Le jour où Marie, David, Souad et Valentin ont reçu le plus beau cadeau qu’on puisse s’offrir : la reconnaissance à soi-même
On croit parfois que la reconnaissance viendra un jour de l’extérieur. Qu’un parent dira enfin « je suis fier de toi », qu’un regard changera tout, qu’un mot effacera des années de doutes. Mais pour certains, ce jour ne vient jamais. Et pourtant… un autre jour peut arriver. Celui où l’on comprend que la reconnaissance la plus précieuse est celle qu’on se donne à soi-même. Marie, David, Souad et Valentin en ont fait l’expérience.
ARTICLE
Lydie Tailland
7/9/20255 min read


L'expérience de Marie, David, Souad et Valentin dans leur recherche de reconnaissance
Marie, l’enfant qui voulait briller
Depuis toute petite, Marie faisait tout pour être parfaite. Reçue major de promo à 22 ans, embauchée dans un cabinet réputé, toujours impeccable, toujours volontaire.
Ses parents ? Présents, mais… exigeants. Très exigeants.
Elle se souvient encore de ce jour en CM2 où elle rentre fière d’un 18/20 en dictée.
Son père regarde sa copie : « Pourquoi tu n’as pas eu 20 ? Il y avait une faute. » Et sa mère d’ajouter : « Tu sais bien que dans la vie, on n’a rien sans effort. »
Alors Marie s’est appliquée. Toujours plus. Jusqu’à l’épuisement. Jusqu’au jour où son corps a dit stop : burn-out à 34 ans.
Allongée sur son lit, incapable de se lever, elle entend résonner en elle toutes ces voix du passé. Et pour la première fois, une petite voix intérieure ose : « Et si j’étais déjà assez ? »
Ce fut le début d’un long retour vers elle-même. Aujourd’hui, Marie est toujours brillante. Mais pour elle. Pas pour être aimée.
David, le fils discret
David, c’est l’enfant qui ne faisait pas de bruit. Il s’est construit dans l’ombre d’un grand frère champion de judo et d’une petite sœur « si mignonne ».
Lui, il était juste… là. Sage. Trop sage.
Ado, il voulait devenir comédien. Il adorait les planches. Mais à l’annonce de son rêve, son père a ri : « Comédien ? Ce n’est pas un métier sérieux. Fais comme ton frère, fais une école d’ingé. »
Alors David a rangé ses envies au fond d’un tiroir. Et il a suivi la voie tracée. Jusqu’à ce qu’un jour, en réunion, son manager lui dise : « Tu fais du bon boulot, mais on sent que tu n’es pas à ta place. Tu t’éteins. »
Cette phrase, anodine pour certains, a été un électrochoc pour lui. Il s’est inscrit à un atelier théâtre. Puis a tout quitté pour se former à l’art dramatique.
Ce jour-là, il ne cherchait plus l’approbation de son père. Il se l’était donnée lui-même.
Souad, celle qui se sentait toujours « de trop »
Souad a grandi dans une famille où on ne parlait pas beaucoup. Les émotions, ce n’était pas vraiment le sujet. Elle a entendu, petite, des phrases comme : « Arrête de pleurnicher » ou « Tu veux toujours qu’on te remarque ».
Elle a appris à se taire. À sourire quand ça allait mal. À ne surtout pas déranger. Mais en grandissant, elle s’est sentie souvent à côté. Pas assez bien. Pas assez jolie. Pas assez… elle ne savait pas trop quoi.
Elle s’excusait d’être là. Ne parlait pas de ses idées. Ne demandait jamais d’aide. Jusqu’au jour où, en pleurs chez une amie après une rupture amoureuse, celle-ci lui dit : « Tu n’es pas de trop. Tu es juste toi. Et ça suffit. »
Souad a pleuré. Longtemps. Mais cette phrase est restée. Depuis, elle apprend à prendre sa place. À dire ce qu’elle ressent. À arrêter de cacher ses larmes. Et surtout, à s’aimer même quand elle doute.
Valentin, l’homme qui cherchait des pères partout
Valentin n’a jamais connu son père. Et chez lui, l’amour était rare. Sa mère faisait ce qu’elle pouvait, entre deux boulots, deux galères, deux silences.
Très jeune, il a cherché des figures de substitution : un prof de sport, un patron bienveillant, un mentor… Mais à chaque fois, il finissait par se sentir rejeté, pas assez bien, abandonné.
Le schéma se répétait.
En thérapie, un jour, il lâche : « Je crois que j’attends qu’un homme me dise : tu comptes, je suis fier de toi. »
La psy reste silencieuse. Puis répond simplement : « Et si ce jour ne venait jamais ? Peux-tu te le dire, toi ? »
Il a pleuré comme un enfant. Son enfant intérieur s'est exprimé. Et ce fut le début d’une autre histoire. Aujourd’hui, il apprend à être bienveillant… pour lui-même.
Comprendre les schémas précoces inadaptés
Les histoires de Marie, David, Souad et Valentin illustrent deux schémas émotionnels puissants : l’approbation/reconnaissance et la honte/imperfection. Ces « schémas » sont des empreintes profondes de l’enfance, théorisées par le psychologue Jeffrey Young.
Un schéma, c’est comme une paire de lunettes à travers laquelle on voit le monde, soi-même et les autres, de manière déformée sans en avoir conscience.
Ils se créent dans l’enfance, lorsque des besoins fondamentaux ne sont pas comblés :
Être aimé pour ce qu’on est
Être vu, entendu, encouragé
Être accueilli dans ses émotions
Être reconnu dans son individualité
Avoir des limites saines et sécurisantes
Le schéma d’approbation/reconnaissance
Croyance centrale : « Ma valeur dépend du regard des autres. »
Il naît quand un enfant est valorisé uniquement pour ses performances, son image, ou sa conformité, mais rarement pour ce qu’il ressent ni pour qui il est profondément.
Il peut se manifester par exemple par :
Le besoin d’être reconnu, aimé, valorisé à tout prix
Des choix de vie faits pour plaire ou rassurer
Un besoin constant de compliments ou d’encouragements
Une peur excessive du rejet ou de la critique
Du surinvestissement pour « mériter » l’amour
Le schéma de honte/imperfection
Croyance centrale : « Je suis défectueux(se), pas assez bien, pas aimable. »
Il émerge quand l’enfant est humilié, ignoré, comparé, rabaissé, ou qu’il sent que ce qu’il est « ne va pas ».
Il peut se manifester par exemple par :
Un besoin de se cacher, de ne pas déranger
Une difficulté à recevoir des compliments
Une peur d’être vu tel qu’on est
Un sentiment diffus d’être « en trop » ou « à côté »
De l’auto-sabotage ou une forte auto-critique
Se libérer de ses schémas : ce que ça permet
Ces schémas peuvent s’installer tôt et guider toute une vie mais ne sont pas une fatalité. Ils ne disparaissent pas d’un coup. Il est possible d'apprendre à les reconnaître, les comprendre, et surtout à ne plus les laisser décider pour nous. Se libérer, ce n’est pas effacer le passé. C’est choisir une autre façon d’y répondre aujourd’hui.
Concrètement, cela permet :
De faire des choix alignés avec qui l’on est, et non pour plaire
De prendre sa place sans se sentir illégitime
De se sentir libre dans ses relations
De poser des limites sans culpabilité
De se regarder avec plus de compassion
Et surtout… de se sentir entier, même sans approbation extérieure
Le plus beau cadeau
Marie, David, Souad et Valentin ont compris qu’ils n’obtiendraient peut-être jamais la reconnaissance de leurs parents. Ils ont aussi compris que ce n’était plus nécessaire.
Parce qu’ils ont appris à se reconnaître eux-mêmes. Et ce jour-là, tout a changé !
Et vous ?
Auprès de qui continuez-vous d’attendre qu’on vous dise : « Tu es assez » ? Quel schéma guide encore vos choix, vos doutes, vos silences ?
Prenez le temps de vous écouter, d’explorer vos schémas, de les apprivoiser. C’est un chemin exigeant… mais libérateur.
Et si, aujourd’hui, vous faisiez ce pas vers vous ?
Le plus beau cadeau n’est pas d’être validé. C'est d’oser se valider soi-même.
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Lydie Tailland - EI
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