Peut-on vraiment être soi-même ?

Réflexion sur la rencontre potentielle avec son véritable soi. Alors que notre constitution même semble être un frein à la connaissance réel de soi, comment se trouver ?

ARTICLE

Lydie Tailland, Coach psycho-émotionnel & praticienne en hypnose thérapeutique

6/19/20256 min read

A person standing in front of a group of question marks
A person standing in front of a group of question marks

L’être humain semble en constante recherche de lui-même.
Mieux se connaître. Prendre des décisions qui nous ressemblent vraiment. Sortir de nos schémas comportementaux, de nos mécanismes de défense qui se répètent et qui viennent souvent parasiter nos relations, nos choix, notre équilibre.
Pour celles et ceux qui aspirent à une vie plus alignée, plus paisible, plus vivante, cette quête d’un mieux-être, d’un apaisement intérieur, me paraît profondément légitime.

On trouve aujourd’hui une abondance de contenus sur ce sujet que nous appréhendons plus ou moins bien selon nos connaissances ou selon les connaissances que NOUS CROYONS avoir. Des spécialistes en santé mentale, des thérapeutes, des coachs, des chercheurs en neurosciences, des philosophes, auteurs ou praticiens de traditions ancestrales … Tous partagent leurs connaissances, leurs outils, leur vision du monde, dans l’intention de nous aider à mieux nous comprendre.

Et on tente, à travers eux, à travers les lectures, les vidéos, les posts et les expériences vécues, de trouver la clé. LA clé. Celle qui nous permettrait enfin de nous rencontrer pleinement, d'être juste… nous.

Peu importe la technique, la science ou la pratique : chaque approche contient sa part de vérité. Parce qu’elle repose sur des savoirs, des vécus, des cultures, des expériences.
Et ça, c’est précieux.

Je vous avoue que j'emmétrai  tout de même un petit bémol.
Certaines promesses qu’on nous vend laissent parfois perplexe : du style "retrouvez votre vrai moi en 2h, grâce à un bain de boue d’ortie, une tisane à la sauge et trois affirmations magiques murmurées à la lune".
Certes, j'exagère le trait. Ce n’est que mon avis, mais je crois qu’on n'apprivoise pas des blessures vieilles de 30 ou 40 ans avec une formule express.

Alors aujourd’hui, après avoir lu beaucoup, exploré, testé, observé… je m’interroge.
Est-il vraiment possible de se rencontrer soi-même ?

Je crois que oui. Mais je crois aussi que c’est une bataille quotidienne.

Ce que le cerveau ne nous dit pas

Quand on comprend un peu mieux comment fonctionne notre cerveau, on peut se demander : est-ce seulement possible d’y voir clair ?
Notre cerveau est une machine fabuleuse, incroyablement bien conçue. Il nous protège, il nous adapte, il nous fait survivre. Mais pour y arriver, il trie, il filtre, il interprète.

Il ne peut pas traiter toutes les informations qu’il reçoit. Il est sélectif. Très sélectif.
L’étude de Jie Yu Zhen et Markus Meister (publiée dans la revue Neuron) montre que notre cerveau traite l’information à la vitesse dérisoire de 10 bits par seconde, alors que nos récepteurs sensoriels peuvent en percevoir jusqu’à un milliard. À chaque instant, un trillion de bits d’information nous parvient… mais notre cerveau n’en garde que 10 pour former une pensée consciente.

Ça donne une idée du fossé entre ce que nous percevons… et ce que nous croyons percevoir.

Notre cerveau va à l’essentiel. Il simplifie. Il crée des raccourcis, ce qu’on appelle des biais cognitifs, pour nous aider à réagir plus vite. C’est très utile face à un danger, mais dans notre quotidien relationnel, émotionnel, décisionnel, ça peut clairement nous jouer des tours.

En s’appuyant sur des modèles mentaux issus de notre vécu, le cerveau colore la réalité. Il ne reflète pas ce qui est, mais ce qu’il pense qui est. Et ça change tout.

Alors oui, notre cerveau peut nous induire en erreur. Non pas parce qu’il est défaillant, mais parce qu’il est conçu pour nous faire survivre, pas pour nous rendre lucides.

Et notre corps dans tout ça ?

Parlons de notre système nerveux, maintenant.
Parce que c’est lui qui fait le lien entre le corps et l’esprit. C’est par lui que transitent les signaux, les ressentis, les émotions, les réactions automatiques.

C’est notamment le système nerveux autonome (SNA) qui s’occupe de nos fonctions vitales, sans qu’on ait besoin d’y penser : respirer, digérer, maintenir la température, réguler les battements du cœur... Il veille à l’homéostasie, c’est-à-dire à l’équilibre global de notre organisme.

Et c’est aussi dans ce système que se jouent nos réponses émotionnelles, via deux branches :

  •  le système orthosympathique, qui active le corps face à un stress ou un danger,

  • et le système parasympathique, qui nous apaise, qui nous aide à nous poser, à récupérer.

Autrement dit : tout ce que nous vivons émotionnellement passe par le corps.
Et si notre cerveau filtre déjà énormément d’informations, on peut se demander ce qu'il en reste : que transmet-il réellement  ?
Qu’est-ce qu’il retient ? Et que fait-il de ce qui remonte du corps vers lui ? Est-ce que nous vivons vraiment ce que nous ressentons… ou seulement ce que le cerveau nous laisse percevoir ?

Alors, peut-on avoir prise sur nous-mêmes ?

C’est une question vertigineuse.
Car l’être humain est ainsi construit : avec un cerveau qui filtre et un corps qui réagit sans toujours qu’on comprenne pourquoi.
Peut-on vraiment se détacher de nos automatismes, de ces réactions de survie, ancrées en nous depuis des années, parfois depuis toujours ? Peut-on apprendre à voir plus clair, à se sentir, à se comprendre… au-delà des filtres (neurologique, médiatique, culturel, sociologique) ?

Et pour être enfin nous, devons-nous toujours douter de nous, de nos choix, de nos jugements, de nos impulsions ?
Devons-nous systématiquement prendre du recul pour éviter de nous faire piéger par nos mécanismes internes ?

Est-ce une bataille qu’on peut gagner ? Se battre contre notre propre constitution, pour atteindre un apaisement, une forme de sérénité… est-ce vraiment possible ?

Je crois que oui.
Mais je crois aussi que la plupart d’entre nous n’a pas été armée pour cela.

Et si on apprenait ça dès l’enfance ?

Peut-être que si, dès le plus jeune âge, on apprenait aux enfants comment ils fonctionnent
S’ils comprenaient que les émotions ne sont pas des faiblesses mais des guides, que leurs besoins profonds sont des repères essentiels pour se sentir vivants, que leur cerveau va parfois les tromper sans mauvaise intention… alors peut-être que les adultes qu’ils deviendraient n’auraient pas besoin de se torturer pendant des années pour se retrouver.

Car oui, soyons honnêtes, beaucoup d’entre nous passent des années à se faire mal, à se juger, à lutter intérieurement, à chercher un mieux-être sans savoir comment l’atteindre.
Et tout cela pourrait, au moins en partie, être évité.

Ce n’est pas trop tard

Ne vous méprenez pas en lisant ces lignes : je ne suis pas fataliste.
Bien au contraire. Je suis une fervente partisane de la quête de soi.

Je crois profondément que peu importe l’âge, il est toujours possible de se trouver.

Mais cela demande de s’impliquer. De s’observer. De remettre en question ce qu’on croyait acquis. De s’ouvrir à autre chose. Et parfois, d’accepter de se faire accompagner, parce que nous avons besoin d'apprendre, de renforcer nos connaissances sur le fonctionnement physiologique et psychologique de l'être humain pour enfin avancer de manière corrélée.

Différentes pratiques existent. Il suffit de trouver celle qui convient. Thérapie cognitivo-comportementale, PNL, hypnose, sophrologie, méditation … Certaines nous aide à mieux comprendre nos filtres mentaux, à identifier nos schémas de pensée destructeurs ou influençant négativement nos comportements et nos émotions, d'autres participent davantage à ancrer en nous de nouveaux modèles nous permettant d'agir en cohérence avec nous-mêmes

Et puis… il faut se rappeler que Rome ne s’est pas faite en un jour.
On ne dépasse pas en deux semaines ce qui est ancré en nous depuis 30 ans.
C’est à mon sens le travail de toute une vie.

On peut s'être trouver aujourd'hui et pour autant être quelqu'un d'autre demain, tout simplement, parce que nous changeons, nous évoluons, nous avons d'autres besoins, d'autres envies.

Alors peut-être que la vraie rencontre avec soi commence par ça :
rester attentif, à l'écoute de soi. Oser douter. Se demander parfois : est-ce vraiment ce que je veux ? Est-ce vraiment moi ?  Ne pas s'en vouloir d'être perdu(e) un temps. Agir pour soi.

Et peut-être, parfois aussi, oser demander de l’aide.

Envie d’y voir plus clair, d’aller vers votre vrai moi ?

Si vous ressentez le besoin de vous rencontrer, de vous reconnecter à votre moi véritable , de comprendre vos mécanismes profonds, d’être soutenu dans cette démarche de transformation… je vous propose de le faire ensemble.

Je vous accueille en accompagnement psycho-émotionnel ou en hypnose thérapeutique, selon vos besoins, à votre rythme. N’hésitez pas à me contacter pour en parler ou réserver une séance.
C’est peut-être le premier pas vers vous-même.